Au Québec, les services de santé publique recommandent la vaccination de tous les enfants, selon un calendrier établi, afin de leur assurer la meilleure protection possible. Les différents vaccins ne sont pas obligatoires, mais les professionnels de la santé les recommandent fortement.
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L’importance des vaccins
Les vaccins du calendrier de vaccination offrent une immunité contre des maladies pouvant être mortelles ou très graves, transmissibles ou non, soit parce qu’il n’existe pas de traitement ou que ce traitement n’est pas toujours pleinement efficace. Par exemple, le tétanos n’est pas contagieux, mais il est toujours potentiellement mortel. La diphtérie, qui était très fréquente chez les enfants avant la vaccination contre cette maladie, est également difficile à soigner.
La vaccination a aussi permis d’éradiquer des maladies pour lesquelles il n’existe pas de traitement. C’est le cas de la variole, officiellement éradiquée de la planète en 1980. De plus, on estime que la poliomyélite a officiellement disparu du Canada depuis 1989. Il y a 50 ans, cette maladie touchait annuellement près de 2 000 Canadiens.
Comment fonctionnent les vaccins?
Lors de l’administration d’un vaccin, qui contient un microbe (ou un antigène) tué ou atténué, le corps apprend à le reconnaître et produit des anticorps pour s’en défendre. Le système immunitaire le garde en mémoire et, en cas d’exposition, il saura le combattre facilement. Parfois, il faut aider un peu le système immunitaire à ne pas oublier le microbe : c’est le but des « rappels » de vaccin. Certains vaccins sont administrés à l’aide d’aiguilles (injection), d’autres le sont par voie orale (gouttes à avaler).
Comment les microbes contenus dans les vaccins sont-ils devenus inoffensifs?
Au moment de la fabrication du vaccin, le virus a été soit :
- inactivé (poliomyélite);
- fragmenté et ses composantes ont été purifiées individuellement (tétanos, Haemophilus influenzae de type b [Hib], coqueluche, pneumocoque, méningocoque);
- atténué (rougeole, rubéole, oreillons, varicelle).
Dans les deux premiers cas, le système immunitaire est stimulé, mais aucune infection n’a lieu. Dans le cas du vaccin atténué, le microbe est vivant et infecte bel et bien l’organisme, mais il est tellement affaibli qu’il ne provoque jamais l’infection.
Comment fonctionne le vaccin à ARN messager contre la COVID-19?Le vaccin à ARN messager dicte aux cellules du corps de produire la protéine S du coronavirus, mais sans causer la maladie. Le corps perçoit cette protéine comme un intrus, fabrique des anticorps contre elle et la détruit. Lors d’une exposition au coronavirus, le système immunitaire reconnaît la protéine S et empêche donc le virus d’entrer dans les cellules humaines et de les infecter. |
Les vaccins sont-ils toujours nécessaires?
Si plusieurs des maladies visées par les vaccins ont pratiquement disparu, pourquoi est-il toujours important de se faire vacciner? En fait, ces maladies ont disparu précisément parce que la population est, toujours aujourd’hui, bien vaccinée. La preuve : dès que la vigilance d’une population baisse et qu’elle se vaccine moins, les maladies réapparaissent. Voici quelques exemples :
- En Grande-Bretagne, une réduction de la vaccination contre la coqueluche en 1974 (en raison de craintes relayées par la presse) a provoqué une épidémie de plus de 100 000 cas de coqueluche, y compris 36 décès durant les quatre années suivantes.
- Au Japon, à la même époque, une baisse des taux de vaccination de 70 % à 30 % s’est traduite par une explosion du nombre de cas de coqueluche, qui est passé de 383, sans décès, en 1974, à 13 000, avec 41 décès, en 1979.
- Au début des années 1990, une épidémie de diphtérie a fait rage dans l’ancienne Union soviétique, en raison des faibles taux de vaccination et de rappels de vaccins. Le nombre de cas déclarés a grimpé en flèche, passant de 839 en 1989 à près de 50 000 en 1994, avec 1 700 décès.
- En 2005, l’Ontario assistait à une explosion de rubéole : 214 cas, dans une communauté qui s’opposait à la vaccination.
- Plusieurs épidémies de rougeole ont sévi au Québec, notamment en 2007, en 2011 et, plus récemment, en avril 2015, où plus de 150 cas ont été rapportés dans la région de Lanaudière.
Calendrier de vaccination
À la suite des recommandations du Comité sur l’immunisation du Québec, le calendrier de vaccination a été modifié pour les enfants nés à partir du 1er juin 2019. Les changements apportés visent à simplifier le calendrier de vaccination tout en assurant une protection optimale pour les enfants. Pour les enfants nés avant le 1er juin 2019, il y a donc une période de transition pour les doses de rappel pour certains vaccins.
Bébé
2 mois | 4 mois | 12 mois | 18 mois |
Vaccin DCaT-HB-VPI-Hib | Vaccin (rappel) DCaT-HB-VPI-Hib | Vaccin (rappel) DCaT-VPI-Hib | Vaccin HA-HB |
Vaccin Pneumocoque | Vaccin (rappel) Pneumocoque | Vaccin (rappel) Pneumocoque | Vaccin Méningocoque C |
Vaccin Gastro à rotavirus | Vaccin (rappel) Gastro à rotavirus | Vaccin RRO-VAR | Vaccin (rappel) RRO-VAR |
Enfant et adolescent
Entre 4 et 6 ans | 4e année du primaire | 3e année du secondaire |
Vaccin (rappel) dcaT-VPI | Vaccin (rappel) dcaT | |
Vaccin HA-HB* | Vaccin (rappel) HB** | |
Vaccin Méningocoque A, C, W et Y | ||
Vaccin (filles et garçons) VPH | Vaccin (rappel) (filles et garçons) VPH |
* Seulement pour les enfants nés avant le 1er juin 2019. Les enfants nés après cette date ont reçu HB à 2 et à 4 mois et HA-HB à 18 mois.
- Le vaccin DCaT-HB-VPI-Hib : ce vaccin « 6 en 1 » protège à la fois contre la diphtérie (D), la coqueluche (Ca), le tétanos (T), l’hépatite B (HB), la poliomyélite (VPI) et les infections à Haemophilus influenzae de type b (Hib), comme la méningite, l’épiglottite et les infections touchant les os et les articulations.
- Le vaccin DCaT-VPI-Hib : ce vaccin « 5 en 1 » protège contre la diphtérie (D), la coqueluche (Ca), le tétanos (T), la poliomyélite (VPI) et les infections à Haemophilus influenzae de type b (Hib).
- Le vaccin pneumocoque protège contre les infections à pneumocoque graves : méningite, bactériémie, pneumonie.
- Le vaccin RRO-VAR : ce vaccin « 4 en 1 » protège contre la rougeole, la rubéole, les oreillons et la varicelle.
- Le vaccin méningocoque de sérogroupe A, C, W et Y protège entre autres contre la méningite et la méningococcémie.
- Le vaccin HA-HB protège contre l’hépatite A et l’hépatite B.
- Le vaccin VPH protège contre les infections par les virus du papillome humain.
Où et quand faire vacciner son enfant?
Les premiers vaccins se donnent dès l’âge de 2 mois. Il est possible de faire vacciner son enfant au CLSC ou parfois lors des visites chez le médecin. Les vaccins prévus dans le calendrier de vaccination sont offerts gratuitement.
Il est recommandé de prendre rendez-vous le plus tôt possible après l’accouchement afin de bien suivre le calendrier de vaccination et d’éviter les retards. Vous pouvez prendre rendez-vous, entre autres, sur la plateforme Clic Santé.
Carnet de vaccination
Ce carnet permet de prendre en note les doses et les dates des vaccins reçus. Apportez-le lors des visites médicales, car l’on y note aussi les mesures de croissance et toute information utile au sujet de la santé.
Il est possible que votre enfant reçoive plusieurs injections au cours d’une même visite. Cette méthode n’augmente pas la fréquence et la gravité des effets indésirables et protège aussi bien contre les maladies, comme si les vaccins étaient administrés séparément.
Administrer plus d’un vaccin à la fois permet par ailleurs de diminuer le nombre de visites au CLSC ou chez le médecin, réduisant par le fait même le nombre de déplacements et les frais associés. Cette pratique permet aussi de réduire le stress de l’enfant, car il doit moins souvent aller se faire vacciner.
Pourquoi faut-il respecter le calendrier de vaccination?
Respecter le calendrier de vaccination est important, car, pour être efficace, un programme de vaccination exige la coopération de tous. Cela permet d’établir autour de nous un « cordon de sécurité » qui nous protège et nous aide à protéger les autres.
De plus, chaque vaccin est étudié pour offrir la meilleure protection possible, au meilleur moment possible. Par exemple, une première dose est offerte à 2 mois pour la coqueluche et le pneumocoque parce que c’est à ce moment que les bébés sont les plus vulnérables. Une coqueluche à cet âge peut d’ailleurs être mortelle.
Réactions allergiques et vaccinsLes réactions allergiques graves attribuables aux vaccins sont très rares. Lorsqu’elles surviennent, elles débutent dans les minutes suivant l’injection. C’est pourquoi il faut attendre 15 minutes au CLSC ou à la clinique après avoir reçu un vaccin. En cas de réaction, l’infirmière ou le médecin pourra agir rapidement. |
Raisons pour reporter un vaccin
Un rhume, une diarrhée ou une otite ne constituent pas un empêchement pour recevoir un vaccin, pas plus que le fait de prendre des antibiotiques au moment de l’injection.
Toutefois, si votre enfant est malade au point d’être irritable, s’il pleure beaucoup ou fait de la fièvre (38 °C [100,4 °F] ou plus), il vaut mieux reporter le rendez-vous. Si vous avez des doutes, discutez-en avec l’infirmière du CLSC ou le médecin de votre enfant.
Réactions possibles aux vaccins
Les vaccins occasionnent parfois des réactions comme une rougeur, une sensibilité ou un gonflement à l’endroit de l’injection. Une compresse froide (débarbouillette, sac avec de la glace, bouteille froide) diminuera la réaction et la douleur. Une petite bosse apparaît parfois, mais elle disparaît en quelques semaines sans intervention. De même, un vaccin injecté dans un muscle (ex. : cuisse) peut temporairement nuire au mouvement.
Il peut aussi arriver que votre enfant fasse un peu de fièvre après avoir reçu un vaccin (de 10 % à 50 % des cas selon le vaccin). La plupart du temps, cette fièvre ne nécessite aucun traitement. Dans le cas du vaccin RRO-VAR, la fièvre peut survenir 5 à 12 jours après la vaccination.
Si la fièvre est plus soutenue et cause de l’inconfort à votre enfant, vous pouvez le soulager en lui donnant de l’acétaminophène ou, s’il a plus de 6 mois, de l’ibuprofène. Respectez bien les doses recommandées en fonction de son poids. Si votre enfant fait de la fièvre pendant plus de 48 heures ou s’il pleure de façon anormale, consultez un médecin.
Pour que la piqûre fasse moins mal et moins peur
- Si vous allaitez, offrez une tétée à votre bébé pendant la vaccination. Cela le détendra et il réagira moins à la piqûre.
- Si vous n’allaitez pas, tenez votre bébé contre vous en position verticale. Distrayez-le en lui parlant, en chantant ou avec un jouet. Vous pouvez aussi lui donner de l’eau sucrée (1 c. à thé de sucre dans 1 c. à soupe d’eau) juste avant l’injection. Cette mesure est surtout efficace chez les enfants âgés de moins de 1 an. Ne remplacez pas le sucre par du miel, en raison du risque de botulisme chez les bébés de moins de 1 an.
- Vous pouvez appliquer un anesthésiant topique 30 à 60 minutes avant la vaccination à l’endroit de l’injection. La lidocaïne (ex. : crème MaxileneMD, crème ou timbre EmlaMD) et la tétracaïne (ex. : gel AmetopMD) sont offertes en vente libre à la pharmacie. Vous pouvez utiliser ces produits dès l’âge de 2 mois.
- À 18 mois et à 4 ans, rassurez votre enfant en lui disant que le vaccin va ressembler à une piqûre de moustique. Vous pouvez l’installer debout ou assis à cheval, devant vous, avec sa tête appuyée contre votre épaule. N’hésitez pas à le distraire pendant la piqûre. Après la vaccination, câlinez votre enfant, félicitez-le et récompensez-le.
- Demeurez calme et optimiste.
- Quand votre enfant est en âge de comprendre, parlez de la vaccination avec lui et répondez à ses questions. Vous pouvez lire un livre sur le sujet avec lui (voir quelques suggestions dans la section Ressources et références).
Révision scientifique : Dr Arnaud Gagneur, spécialiste en néonatalogie et en vaccinologie Recherche et rédaction : Équipe Naître et grandir Mise à jour : Juillet 2023 |